Une réalité qui fait mal

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Intriguée par tant d'agitation, Regina ouvrit la porte de sa chambre, elle vit de nombreuses personnes courir vers le même endroit, au rez-de-chaussé. La panique qui se lisait sur leur visage inquiétait de plus en plus la jeune Irlandaise qui leur cria:

- Mais qu'est ce qui se passe ?

Mais personne ne lui répondit, une femme de chambre avait détourné la tête pour observer Regina mais elle ne dit rien, seule une grande inquiétude pouvait se lire sur son visage, et peut-être une vague pitié. De plus en plus déconcertée, la Sorcière décida d'aller voir ce qui en était.
Ainsi elle descendit les escaliers et vit que tout le monde semblait se diriger vers l'aile sud. Elle en fit de même. Lorsqu'elle se rendit compte que tous se dirigeaient vers le bureau de son père, elle s'immobilisa un instant, comme prise d'une panique vicérale. Puis elle courut à toute vitesse en murmurant:

- Papa...

Elle finit par arriver dans le couloir où se trouvait l'entrée du bureau. Tout le monde était attroupé devant la porte, les regards dirigés vers l'intérieur. Certains avaient l'air éffarés, d'autres pleuraient et plusieurs avaient leur main sur leur bouche. Tétanisée, Regina se forca à avancer jusqu'à l'entrée de la pièce. Une fois arrivée, elle ne pouvait plus rien faire, elle ne savait même pas si elle continuait à respirer ou même à penser car ce qu'elle voyait la paralysait complètement.

Son père, Morris Cassidy, allongé sur le sol, les yeux ouverts, plein de sang sur le haut de sa veste, le sang venait d'une plaie à la gorge. C'était une entaille trés large et monstrueuse. Morris gisait dans les bras de sa femme, Abigail dont le menton était posé sur le front de son défunt mari. De grosses larmes perlaient et ruisselaient sur son visage. Elle se balancait lentement, comme si elle bercait le corps qu'elle tenait.
Quand son esprit prit en compte tous ces détails, le corps de Regina eut une réaction immédiate, ses jambes perdirent toutes leurs forces et elle s'agenouilla par terre.
Sa mère leva les yeux vers elle, et son regard ne consola en aucun cas sa fille qui n'y lut que chagrin et desespoir.
Elle ne s'en rendait pas compte, mais Regina avait la bouche grande ouverte et des larmes commencaient à orner ses propres joues. Elle baissa les yeux sur le visage de son père, un visage qui exprimait la surprise et la souffrance et ses yeux étaient vides. C'était ces yeux qui horrifiaent le plus l'adolescente. Puis elle vit la main de sa mère cacher ce visage. Un geste peut-être instinctif ou bien protecteur vis à vis de sa fille ou bien de l'intimité ou de l'honneur de son mari. Un homme fier qui n'aurait jamais voulut que tant de personnes assistent au plus grand chagrin de la famille qu'il avait fondé.

- Papa...

Regina n'arrivait plus à réfléchir, tout ce qu'elle voulait maintenant, c'était voir la vie revenir sur le visage de son paternel. C'était une nécessité pour elle, un besoin. Son bras, comme animé par une volonté de secours, se tendit vers le corps de cet homme, un quadragénaire à l'allure fière et noble, même dans sa mort. Elle sentait vaguement que cette volonté voulait utiliser ses pouvoirs pour sauver son père, mais Regina savait que c'était trop tard. Et ce savoir provoqua en elle un cri déchirant.

- PAPAAAAAAAAAAA !!!

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